Dans le cadre des Journées de la culture, le département du développement culturel de la MRC de Témiscouata a procédé en 2014 au dévoilement des 21 textes qui constituent un circuit de visite de 21 murales dans les municipalités du Témiscouata. Ce projet culturel, réalisé en lien avec le Congrès mondial acadien 2014, nous a fait une démonstration de mobilisation exceptionnelle.
Conçu au départ pour être un exercice de mise en valeur de la langue française, le projet Murmures des villages s’affiche sur les murs du Témiscouata pour devenir un symbole de fierté.
Le projet aura connu trois étapes
La première étape a permis la réalisation de 21 créations littéraires collectives. Inventer une histoire en groupe, ce n’est pas facile. Il faut faire preuve de respect envers les autres… leurs mots, leurs idées. C’est le plus bel exercice de démocratisation que l’on puisse imaginer. On a vu apparaître 21 textes de 21 genres littéraires différents, notamment: un texte épistolaire, une chanson de gestes, une nouvelle, des alexandrins, une complainte, une histoire d’horreur et bien d’autres surprises affichant des standards de qualité de la langue française élevés. Dans sa chanson à Félix, Yves Duteil disait: «C’est une langue belle, la langue de chez nous.» Ce projet a permis et permettra à une foule de gens d’ici et d’ailleurs de renouer avec ce trésor que nous partageons. Toutes les histoires commençait à partir de cette phrase: «C’était un soir d’automne, froid, sombre et pluvieux; tout à coup son pas claudicant se fit entendre.» Les muralistes peindront d’abord en trompe-l’œil les supports de textes. Le support sera déterminé par le contenu des textes, la surface d’accueil, le temps dont nous disposons, la capacité de l’artiste de livrer une réalisation impeccable et les matériaux disponibles. Ensuite le texte sera calligraphié en plusieurs étapes afin de piquer la curiosité de la population et d’encourager leur volonté de s’approprier l’œuvre comme un bien culturel commun à sauvegarder et à protéger pour la postérité.
Le genre littéraire utilisé à Pohénégamook est la fable allégorique. Le trompe-l’œil reproduit pour la surface d’accueil du texte est la peau de dragon (personnage principal du conte). Le caractère typographique choisi sera le Garamond ou le Bodoni qui font partie de la famille des Didone largement utilisés entre 1810 et 1950 pour des usages éducatifs à la faveur des nouveaux papiers à séchage rapide. L’effet infligé au titre rappelle la surface de l’eau (élément important du texte).
Enfin, je vous dirai que les 21 textes réalisés à ce jour correspondent à un genre littéraire distinct. Plusieurs textes se singularisent par la musicalité, l’expression des émotions et la force de suggestion (notamment les images évoquées). Vous pouvez consulter le circuit Murmures des villages sur le site de Culture Témiscouata.