Cette borne, communément appelée «PIER», délimite la frontière canado-américaine. Aimée ou détestée, cette borne frontalière ne laisse personne indifférent.
Retracer son origine nous oblige à considérer le traité de Washington signé en 1783 entre l’Angleterre et les États-Unis. Ce traité reconnaît uniquement la cartographie du tracé et non sa réalité physique, de telle sorte qu’en cette région, il ne fut aucunement respecté.
Les Américains n’ont jamais caché leur intention d’accéder directement au fleuve St-Laurent, de sorte que plusieurs comtés passent aux nouveaux conquérants: Rimouski, Témiscouata, Kamouraska et l’Islet. Les Britanniques s’opposent et les relations entre les 2 pays se tendent. On s’arme et on dépêche des troupes, mais les hostilités n’ont jamais lieu.
En 1842, le traité Webster-Ashburton met définitivement fin au conflit et aux prétentions américaines de conquérir le St-Laurent en concédant une immense superficie du Maine actuel qui était le Massachusetts à l’époque. On dit également que la rivière St-Jean devait servir de borne entre les 2 pays selon le traité d’Ashburton. Lors du passage de l’équipe d’arpenteurs, composée d’Américains et de Canadiens, ils arrivent au lac Beau situé à Rivière-Bleue. Après plusieurs jours de canotage, ils décident de faire la fête. Après une bonne «cuite», ils reprennent le travail. Mais quelle surprise lorsqu’ils arrivent au pied du lac Pohénégamook par la rivière St-François! Comme ils ne peuvent rebrousser chemin, ils choisissent le portage pour rejoindre la source de la rivière St-Jean à St-Pamphile. Voilà pourquoi vous voyez la séparation de la frontière dans la montagne. Cette borne symbolise la renonciation de l’empire britannique cédant un vaste territoire au profit des Américains et ce, en échange de la péninsule de Niagara dans le Haut-Canada loyaliste.
Vous pouvez toucher cette borne dans le parc frontalier et découvrir son histoire.